ChanSi Gong – Taiji QiGong
Définition
Le Taiji Quan (Tai Chi Chuan) est une forme de Qigong (compétences en énergie, ou travail de l’énergie). Outre le travail des Taolu1 (enchaînements codifiés complexes), des exercices fondamentaux ont été développés. Ces exercices plus simples sont appelés « Taiji-Qigong »2 (Travail de l’énergie du Tai Chi Chuan) et servent à la fois de support de progression pour les débutants ainsi qu’au développement d’un travail de fond avant sa transposition dans les enchaînements codifiés.
Chansijing (缠丝精 ; Chán sī jīng : le raffinement du déroulé du fil de soie)3. Le principe général de la force interne du Taiji Quan est appelée le « déroulé de la soie ». Cette expression exprime la qualité du mouvement qui se déroule continuellement, délicat comme de la soie, s’enroulant et se déroulant à partir du centre, comme un fil de soie autour de son cocon. Ce déroulé opère des cercles et des changements de directions, alternativement dans des côté opposés, et dont les courbes sont synthétisés dans le symbole du Taiji (appelé couramment « Yin-Yang » en Français).
Chansigong (缠丝功 ; Chán sī gōng) : Exercices du déroulé de la soie. Les Chansigong sont donc le nom donné à ces exercices fondamentaux qui font la spécificité interne du Taiji Quan.
Bien que ces notions existent dans les fondements de la création du Taiji Quan par Chen Wangting, il n’existe traditionnellement pas de codification officielle de ceux-ci. Cependant, les nombreux grands enseignants que comporte l’histoire du Taiji ont fait preuve d’une grande inventivité dans l’élaboration d’exercices spécifiques basés sur ces principes pour répondre aux besoins pédagogiques, visant parfois à développer des compétences particulières, soit à corriger certains défauts chez leurs élèves. Si bien qu’aujourd’hui, chaque famille possède ses propres méthodes et exercices connexes en complément des formes standardisées.
Chansi gong par Maître Zheng Xudong
Plus récemment, et compte tenu des nouveaux cadres d’enseignements, de nombreux maîtres élaborent et codifient ces exercices conçus pour être des outils pédagogiques efficaces, et parfaitement adaptés à la pratique en club.
Maître Zheng Xudong a lui même codifié un enchaînement de 8 mouvements à la fois simples et synthétisant l’essentiel des changements de directions retrouvés par la suite dans l’enchaînement complet (Di Yi Lu).
Ces exercices constituent une pratique à part entière pour qui n’a pas l’ambition d’apprendre la forme complète et ne souhaite pas tendre vers l’utilisation martiale. La plus grande facilité d’apprentissage de ces mouvements permet une autonomie rapide de l’étudiant souhaitant pratiquer quotidiennement et de manière correcte. Pour ces raisons, ces exercices sont souvent conseillés aux débutants en Taiji Quan et peuvent à tout moment de l’évolution être repris et approfondis.
Nom des mouvements
1 | 起势 | qǐ shì | Ouverture |
2 | 翻江搅海 | fān jiāng jiǎo hǎi | Vider le fleuve et remuer la mer |
3 | 艄公摇橹 | shāo gōng yáo lǔ | Le batelier rame |
4 | 顺水推舟 | shùn shuǐ tuī zhōu | Le bateau porté par le courant |
5 | 云手 | Yún shǒu | Les mains nuage |
6 | 左右打虎 | zuǒ yòu dǎ hǔ | Frapper le tigre à gauche et à droite |
7 | 天地合一 | tiān dì hé yī | Unir le ciel et la terre |
8 | 收势 | shōu shì | Fermeture |
Notes
1. Il existe un premier enchaînement lent Yi lu, un deuxième enchaînement rapide Er Lu, le travail codifié à deux Tuishou, et les enchaînements avec armes.
2. Les Taiji-Qigong tendent vers une utilisation, et les exercices les plus simples développent l’agilité de la main comme lors de la manipulation d’un outil. En cela les Taiji-Qigong se différencient des Qigong sans origine martiale, qui entraînent une circulation énergétique sans pour autant développer nécessairement de compétences.
3. Le Chansijing est issu d’une combinaison de techniques de Qigong plus anciennes. Les deux sources et principales composantes du Chansijing sont le Yijinjing (nettoyer les moelles et fortifier les tendons, originaire de Shaolin, il est un lien tendino-musculaire liant toutes les parties du corps) et le Huangtingjing (exercice d’alchimie interne d’origine Taoïste, développé en accord avec la physiologie énergétique Chinoise, qui associe les organes aux cinq éléments).
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©Samuel Sclavis 2016. Avec le concours de Maître Zheng Xudong